Leur structure et leur localisation aggravent les problèmes de précarité dans les agences de l’UE
La précarité – une position d’incertitude où votre avenir dépend du hasard ou d’événements indépendants de votre volonté – est de plus en plus courante dans la fonction publique européenne, y compris dans les agences de l’Union européenne. Malgré leur « indépendance », les décisions concernant les emplois et les carrières, qui affectent les moyens de subsistance de quelques 9000 agents travaillant dans les 43 agences décentralisées et exécutives de l’UE, sont prises « ailleurs ».
Le nombre d’effectifs des agences est contrôlé par la Commission européenne dont l’impératif semble être de les limiter. En 2012, le Parlement européen, le Conseil et la Commission ont signé « l’approche commune » qui, entre 2013 et 2017, a réduit le personnel des quelques agences existantes afin de recruter le personnel nécessaire aux nouvelles agences ou celles en expansion. Conformément à l’approche commune, sept agences disposent d’une clause d’extinction [1] et 13 autres agences d’une clause de révision dans leurs règlements fondateurs, ce qui facilite leur fusion et/ou leur fermeture. Les évaluations périodiques des agences se concentrent désormais sur la réduction des coûts et examinent la fusion ou la fermeture de l’agence évaluée. Il est toujours troublant de voir l’existence de l’organisation pour laquelle nous travaillons remise en question par des autorités éloignées.
Plusieurs problèmes de précarité et d’incertitude, qui sont familiers aux collègues d’autres institutions, peuvent être exacerbés dans les agences par le nombre relativement faible de personnel fixe dans les tableaux des effectifs des agences.
De nouvelles exigences professionnelles et trop de « priorités », accordées à des effectifs réduits, brouillent les frontières entre les rôles et les responsabilités. Inévitablement, les agents contractuels sont recrutés ou sollicités pour faire le travail d’administrateurs et d’assistants. Comme dans les grandes institutions, les agents contractuels dans les agences sont également confrontés au problème du reclassement dans un groupe de fonctions supérieur, après avoir assumé des responsabilités supplémentaires. Le reclassement des agents contractuels est difficile et ne peut être accordé que par le biais d’un nouveau contrat, ce qui peut entraîner la perte, soit des conditions d’emploi, soit des droits à pension, ou les deux.
[1] Une disposition du règlement qui ferme automatiquement l’agence après une période déterminée, à moins que cette période ne soit prolongée par une modification du règlement.