Nous nous souvenons particulièrement bien de la dernière réunion du Comité fédéral de l’Union Syndicale auquel elle a participé. Comme d’habitude, elle était venue préparée : elle allait, de manière résolue, nous présenter un problème pour conscientiser les collègues et camarades. Il s’agissait en l’occurrence des effets secondaires de la technologie audio qui a un impact sur notre santé auditive, en particulier sur celle de nos collègues
interprètes. L’administration devait s’en occuper!
Ce n’est qu’une des nombreuses causes pour lesquelles Marie Odile était déterminée à se battre pour que les Institutions réagissent et prennent toutes les mesures nécessaires pour éviter que notre capacité de travail ne soit compromise à nouveau.
Marie-Odile était une collègue pleine de vie, enthousiaste et intelligente, passionnée par la défense des dossiers qu’elle traitait. Nous avons eu la chance de l’avoir dans notre syndicat. Lors de la dernière réunion fédérale de juin 2024, elle était encore là, le sourire vif, impatiente de proposer une autre cause à défendre.
Il n’y a pas de mots pour décrire notre tristesse à l’annonce du décès de Marie-Odile. Ce n’est pas seulement un choc pour chacun d’entre nous, mais aussi pour notre organisation, car Marie-Odile était l’un des principaux membres de notre comité. Elle faisait partie de notre équipe à l’Union Syndicale Bruxelles depuis plusieurs années. Son dévouement et son professionnalisme sans faille ont marqué notre travail quotidien. Sa présence et sa bonne humeur nous manqueront beaucoup. Marie-Odile laisse un grand vide au sein de notre organisation.µ
Repose en paix, chère Marie-Odile.
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Vous trouverez ci-dessous un hommage écrit par notre collègue Olivier Le Dour lors des obsèques de Marie-Odile.
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Nous avons perdu une brillante camarade, quelqu’un de bien, quelqu’un de précieux.
Ce qui frappait souvent chez Marie-Odile, c’est son empathie. On venait la voir avec un problème, et il devenait son problème. On n’était plus seul, on avait une alliée prête à déployer ses ressources et mobiliser ses connaissances -et elles n’étaient pas minces-, ses grandes compétences, pour les mettre au service de sa nouvelle cause. Et on se sentait déjà un peu mieux.
Elle n’était pas guidée par ses intérêts personnels, par des ambitions de diriger, par la vanité, l’envie de briller, de se valoriser, de tirer à elle la couverture, mais par la volonté de bien faire, de faire la chose juste.
Sa longue carrière ne l’avait pas rendue blasée ou cynique, elle avait gardé intact son sens de de la justice et de l’injustice
Et si elle était convaincue qu’un collègue, ou un groupe de collègues étaient injustement traités, que le patron était injuste ou faisait des bêtises, alors elle se mobilisait et ne lâchait rien. Elle n’avait pas peur de se dresser, toute seule ou presque, contre l’administration, comme une petite Antigone. Marie-Odile était très déterminée.
Et parfois, elle gagnait.
Je me souviens de sa satisfaction, son grain de fierté toute candide, quand elle avait réussi son coup, ou comment elle préparait son prochain mouvement, avec malice, comme une joueuse d’échecs. Avoir quelques coups d’avance, voir les dominos tomber. « S’ils font ça, on fera ça ».
« On », et non pas « Je », parce qu’il y avait chez elle cette dimension collective. Au travail comme dans la vie. Elle me racontait comment elle avait beaucoup appris en encadrant une équipe sportive. Elle vivait beaucoup pour les autres.
Mais sa vie n’était pas que combat, elle savait tout simplement être une chouette collègue avec qui discuter. Qui savait aussi rechercher des solutions où chacun trouve son compte, sans passer par le conflit.
Marie-Odile savait aussi douter, elle n’était pas convaincue de détenir la vérité. Je me souviens de ses longs appels de fin de journée, quand elle avait besoin de demander conseil, de tester une idée, de se rassurer sur la conduite qu’elle pensait tenir, de se construire une opinion en confrontant sa vision à la pensée des autres.
Enfin, elle savait ne pas perdre de vue le bon côté des gens, faire preuve d’une grande patience envers … nos gros défauts, nos grosses faiblesses.
Tu peux dormir tranquille, et, dusse ta modestie en souffrir, Marie-Odile, tes amis, tes collègues et tes camarades se souviendront de toi longtemps, de ta gentillesse et de ton sourire.