Une gestation difficile
La réponse se trouve dans les circonstances tumultueuses de la création d’EPSU-CJ, en 2007. Le nouveau syndicat n’est pas tombé du ciel. Au sein de l’Union Syndicale Luxembourg (USL), des désaccords importants et persistants entre la Délégation Cour de justice et le Comité exécutif (dominé par la section Commission) ont été soldés par le départ de la délégation tout entière et la constitution d’un nouveau syndicat, v. Manifeste.
Et, puisque l’USL jouissait du monopole de la représentation de l’USF pour Luxembourg, EPSU-CJ s’est, contre son gré, trouvée en dehors de l’USF et a dû adopter une dénomination qui ne l’exposerait pas à des litiges, tout en évoquant son affinité à l’USF. Ainsi, depuis la première heure, il est écrit dans ses statuts qu’EPSU-CJ « adhère aux principes de [l’USF] ».
Un démarrage réussi
Ayant inscrit à son crédit l’invention du ‘prorata temporis’, système de promotion inédit,[1] la liste présentée sous la dénomination du nouveau syndicat, combinant expérience et renouveau, remporte largement les élections du comité du personnel (Cdp) en 2008. EPSU-CJ sort majoritaire à trois élections successives.
La grève, ça peut aussi arriver !
La deuxième grande réforme du statut (01-01-2014) a été inspirée par une volonté de faire des économies aux frais du personnel. Réduction des effectifs, augmentation du temps de travail, réduction des droits à pension, de nouvelles barrières érigées entre carrières. Et austérité au nom de la ‘solidarité’. Nous avons assuré l’information des collègues, mené des grèves et consacré presque la moitié de nos dépenses à son financement.
L’USF se reconstruit à Luxembourg
En 2015, l’USL, qui se targue de défendre les intérêts spécifiques du personnel qui travaille à Luxembourg, finit par démissionner de l’USF, ce qui, lors du Congrès de Dubrovnik (2015), ouvre la voie à la pleine intégration d’EPSU-CJ au sein de l’USF. Ainsi, EPSU-CJ devient le précurseur de la réimplantation de l’USF à Luxembourg.
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[1] Initialement, le ‘prorata temporis’ a été conçu en faveur des fonctionnaires ‘nouveau statut’ recrutés massivement depuis le grand élargissement (01-05-2004). Le système, fondé sur l’idée d’accumulation des mérites dans le temps et limitant la marge d’arbitraire et de marchandage, a par la suite été mis au point, consolidé et étendu à toutes les promotions des fonctionnaires jusqu’aux grades AST 9 et AD 12. S’il constitue un atout pour la Cour de justice, c’est grâce à EPSU-CJ, qui reste aussi garante de son bon fonctionnement.