L’avènement de la présidence Battistelli en 2010 inaugura une nouvelle ère. Jusqu’alors les relations entre l’USOEB et le management avaient été en principe en ligne avec ce que l’on pouvait s’attendre, quelquefois cordiales, quelquefois tendues. A partir de ce moment, les choses évoluèrent de façon dramatique à l’OEB. En mai 2013 un communiqué fut publié indiquant que l’envoi d’emails à plus de 50 employés n’était autorisé que pour les employés ayant une autorisation. Etant donné que, “de façon surprenante”, ni la représentation du personnel, ni l’USOEB faisaient partie des employés autorisés, cette limitation, toujours en vigueur aujourd’hui (19.09.2022), équivaut à de la censure pure et simple pour la représentation du personnel et l’USOEB. En juin 2013 un nouvel article fut ajouté au Statut des fonctionnaires, limitant de fait le droit de grève des employés. En mars 2014, de nouveaux amendements du Statut des fonctionnaires ont violé le droit de liberté d’association des employés. Tous ces amendements (ou du moins une partie d’entre eux) du Statut des fonctionnaires et le communiqué cité ci-dessus ont été récemment déclarés illégaux par le TAOIT (Cf. jugements du TAOIT J 4551, J 4430 and J 4482).
Pendant tout ce temps l’USOEB a continuellement et activement soutenu les requérants au TAOIT. Après avoir muselé l’USOEB et la représentation du personnel, l’administration Battistelli profita de l’occasion pour faire passer d’autres réformes jugées opportunes. En décembre 2014 un nouveau système de carrière (NCS) fut introduit au détriment du personnel, en particulier les nouveaux arrivants et ceux qui avaient déjà été négativement impactés par la réforme des retraites en 2009. En mars 2018 un nouveau cadre d’emploi fut introduit, qui se résume en pratique à offrir un contrat de 5 + 5 ans à presque tous les nouveaux arrivants, malgré les défauts d’un tel système pour le personnel de l’OEB.
Vu que l’USOEB et la représentation du personnel n’aimaient pas être muselées et continuaient d’exprimer leur mécontentement, en janvier 2016 l’administration congédia deux responsables de l’USOEB, et en rétrograda un autre à Munich sur la base de charges présumées. En juin 2018 le TAOIT a jugé que les décisions de congédier les deux responsables de l’USOEB et de rétrograder l’autre étaient illégales et devaient être annulées . A la fin de 2016 un autre responsable de l’USOEB fut congédié à La Haye. Cette dernière affaire fut réglée en 2020 avant d’aller en cour. D’autres responsables de l’USOEB ou représentants du personnel reçurent des réprimandes. Certaines affaires doivent encore être réglées. Aucune excuse officielle n’a été reçue à ce jour de la part de l’OEB, bien qu’un tel traitement, rude et illégal, de responsables syndicaux , ne se soit jamais vu dans une organisation internationale.