Après la réforme de 2014, nous pouvions légitimement espérer une longue période de paix sociale, notamment parce que la durée de la Méthode pouvait être illimitée.
En raison d’événements politiques tels que le référendum britannique sur le retrait de l’Union européenne (Brexit), de sombres nuages planent sur l’avenir de l’UE. Outre ses conséquences politiques et le coup d’arrêt qu’il représente pour l’intégration européenne, le Brexit a également de graves conséquences financières. Le Royaume-Uni contribue pour 12% au budget de l’Union. La solution la plus simple pour combler ce déficit serait de réduire toutes les dépenses, y compris les salaires et les pensions, de 12%. Il est bien entendu que l’Union Syndicale s’opposera avec détermination à une telle solution simpliste.

Que nous réserve l’avenir ? Honnêtement, personne ne peut le dire. Mais des facteurs économiques tels que la mondialisation, l’automatisation, la robotisation et la numérisation peuvent apporter des bouleversements qui dépassent notre imagination. Une hausse du chômage pourrait résulter de cette nouvelle révolution (post-)industrielle.

Le projet européen – une Union sans cesse plus étroite – et le Service public européen sont maintenant sérieusement menacés par de fortes tendances nationalistes dans de nombreux pays. Un groupe nationaliste s’est constitué au sein du Parlement européen. Le Royaume-Uni quitte l’Union. Des partis nationalistes font partie des gouvernements polonais, hongrois, belge, finlandais et autrichien. Ils se renforcent en France, en Allemagne, en Italie, au Danemark. C’est certes en réaction à la dérégulation néo-libérale et à la mondialisation, mais aussi aux différentes crises que nous avons traversées au cours des dernières années. Les dirigeants européens échouent, tant au niveau européen qu’au niveau national, à en comprendre les causes sous-jacentes et à maintenir la protection et la cohésion sociales.

L’Union Syndicale veut participer à la défense de l’idéal européen et du Service public européen, véritable colonne vertébrale de l’intégration européenne ; elle veut contribuer à la réalisation du bien-être et du progrès social sur nos lieux de travail, mais aussi en solidarité avec les travailleurs et leurs syndicats dans toute l’Europe.