Ce numéro d’AGORA est consacré à l’une des crises auxquelles nous sommes actuellement confrontés : l’inflation. Que cette inflation provienne du conflit sans précédent avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ou de Covid ou autre, les conséquences sont bien connues : la vie devient plus difficile pour les gens. Tout cela s’est produit alors que nous n’avons pas encore fait face à la crise climatique qui devient de plus en plus imminente. Nous sommes au cœur d’un colossal effet domino.
Chaque jour, les médias de toute l’Europe ne cessent d’exprimer la lutte des citoyens pour surmonter des factures d’énergie catastrophiques et la flambée des prix des besoins humains fondamentaux tels que la nourriture, l’eau, les vêtements, le sommeil et le logement. Les gens crient au blocage de leurs salaires, tandis que leurs directeurs leur demandent de la compréhension, pour leurs patients, mais ne peuvent pas leur promettre de meilleures conditions. L’inflation n’est plus un niveau de croissance économique mais a pour principal effet d’appauvrir les gens. Au sein de notre institution européenne, l’inflation frappe d’abord les nombreux bas salaires, provoquant une paupérisation réelle et absolue.
Et nous, l’Union Syndicale, où sommes-nous au milieu de ce gâchis ? Depuis la création de notre Union en 1974 (lors d’une autre crise), nous savons que l’action syndicale sera toujours difficile, mais nous sommes un élément essentiel de l’Union européenne car nous visons à améliorer les principaux acteurs de la construction européenne : le personnel. Nous sommes indispensables pour pallier les carences des structures qui sont de moins en moins capables de résoudre les défis de notre époque, qu’ils soient structurels (concentration du capital et développement des multinationales) ou conjoncturels (crise énergétique et économique). Nous pensons que tout est possible en instaurant un dialogue qui permette à chacun de mieux comprendre les problèmes de l’autre et de trouver les moyens de les résoudre. Bien sûr, le chemin ne sera pas facile. De l’origine de l’inflation au problème des travailleurs, en passant par la crise climatique et énergétique, tout est lié. Nous devons comprendre que la crise à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui n’est pas un simple jeu de questions-réponses tel que « qui vient en premier, la poule ou les œufs ». Cette édition d’AGORA tente de dresser la cartographie des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui afin de nous permettre de comprendre par où commencer.