La Fédération européenne des services publics (FSESP, la branche des services publics de la Confédération européenne des syndicats, à laquelle l’USF appartient en tant que seul syndicat de la fonction publique internationale en Europe), vient de publier son dernier bulletin d’information. Des dizaines de sujets intéressants y sont abordés, dont les Paradise Papers, le Congrès mondial des syndicats de fonctionnaires de 2018 (auquel 3 délégués de l’Union Syndicale Fédérale ont représenté le personnel du Service public européen, et d’autres organisations internationales), et le blocage des droits d’information et de consultation par la Commission européenne, qui avait été négocié entre les partenaires sociaux, dont l’USF, l’un des plus grands syndicats du service public européen.
Le 30e congrès s’est terminé par un engagement fort des dirigeants des syndicats des services publics du monde entier à travailler ensemble pour lutter contre la privatisation, changer le néolibéralisme et mettre fin à l’exploitation des travailleurs, des personnes et de l’environnement. Pendant cinq jours, les dirigeants syndicaux ont discuté des problèmes auxquels les travailleurs, nos familles et nos communautés sont confrontés au travail et dans la société. Des expériences ont été échangées, des stratégies pour changer la situation ont été partagées entre syndicats, que ce soit dans le service public ou privé, et des liens ont été établis entre les différentes luttes. Les services publics et les travailleurs sont confrontés à des réductions de financement et à des attaques contre les droits syndicaux dans de nombreux pays. Les syndicats ripostent pour protéger les travailleurs et le Congrès a été un lieu d’inspiration pour réfléchir au rôle des syndicats dans la définition d’un avenir meilleur. Un programme d’action a été adopté, qui remet en question les politiques néolibérales et vise à apporter des changements fondamentaux. De nombreux collègues de la région européenne ont participé aux débats et aux panels, comme le président de la FSESP, qui a abordé la question des inégalités entre les hommes et les femmes.
Plusieurs résolutions d’urgence ont été adoptées concernant le paiement des salaires du secteur public au Nigeria, la recherche de la justice pour un jeune travailleur argentin tué, la défense des droits syndicaux en Égypte, le traitement des tensions entre la Corée du Nord et les États-Unis et d’autres pays, la condamnation du rôle du président brésilien corrompu Temer, l’attention portée à la santé et à la demande d’asile de l’ex-président de la KESK, M. Lami Ozgen.
Le Congrès a réélu le président de l’ISP, Dave Prentis, le secrétaire général de Unison et le premier vice-président de la FSESP, ainsi que la secrétaire générale, Rosa Pavanelli. Les délégués ont célébré le travail qui a été fait pour faire avancer l’agenda des membres au cours des 5 dernières années.
Les hommes de l’ISP se sont engagés à agir pour prévenir la violence contre les femmes. Ils portaient du orange pour montrer leur engagement alors que plusieurs orateurs s’exprimaient contre le harcèlement sexuel auquel les femmes sont toujours confrontées sur leur lieu de travail et dans la société. D’autres événements au cours du Congrès ont rassemblé les délégués européens et autres autour de l’agenda commercial avec des discussions sur l’accord TISA, les accords en cours de négociation ou de renouvellement avec le Japon, le Mexique, l’Australie, le Mercosur et plusieurs pays d’Amérique latine par exemple. L’affilié suisse VPOD, en collaboration avec la FSESP/PSI, a organisé une réunion avec l’ex-président de la KESK qui a dû fuir son pays sous la menace d’une peine de prison. Les délégués ont écouté le puissant témoignage de lui et des syndicats turcs sur la situation en Turquie. La FSESP a également participé au séminaire sur la protection des lanceurs d’alerte, expliquant la campagne menée dans l’UE pour obtenir la légalisation de la protection des lanceurs d’alerte.
Avant le Congrès mondial, l’exécutif de la FSESP s’est réuni le 29 octobre. Agissant en tant qu’organe régional européen de l’ISP, il a approuvé une série de nominations pour le Conseil exécutif de l’ISP, les vice-présidents, le Comité des femmes et les représentants des jeunes. Ces nominations ont été ratifiées par le Congrès. D’autres discussions ont eu lieu sur le financement de l’ISP et plusieurs résolutions. L’une sur un traité pour les réfugiés climatiques a été renvoyée au Conseil pour plus de discussions, tandis qu’une résolution exprimant la solidarité avec le peuple kurde fera l’objet d’un suivi afin d’obtenir une meilleure compréhension de la situation. Le Comité exécutif a également reçu un rapport à la suite du séminaire des jeunes travailleurs à Berlin et du travail entrepris par les délégués des jeunes travailleurs.
Des actions dans le cadre de la campagne salariale de la CES ont été envisagées, le 8 novembre étant le début d’une réflexion sur les salaires minimums. L’augmentation des bas salaires est un moyen efficace de lutter contre l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans de nombreux pays. Le Comité exécutif a pris note du travail sur le pilier européen des droits sociaux, des actions menées le 7 novembre et du manque de transparence de l’accord sur l’information et la consultation conclu entre les employeurs et les syndicats en décembre 2015. Les délégués européens ont participé à une action d’image pendant le Congrès pour exiger de la Commission européenne qu’elle fasse preuve de transparence dans ses relations avec les accords des partenaires sociaux au niveau de l’UE.
Extrait de EPSU Newsletter – 09 Novembre 2017
http://www.epsu.org/article/psi-world-congress-commits-keep-fighting-public-services-and-workers-over-profit