Nous avons été informés par nos collègues de l’USF, notre affilié dans les institutions européennes, les agences et organisations internationales, que la direction actuelle de l’OEB a proposé l’introduction d’un nouvel accord-cadre pour l’emploi. Ce cadre permettrait de recruter le personnel de l’OEB sur la base de contrats à durée déterminée. C’est à nouveau une proposition qui n’est pas discutée et négociée avec les syndicats. Elle accroît la précarité, l’insécurité et a des conséquences négatives sur le bien-être des travailleurs. Les employeurs et les syndicats ainsi que les la Commission européenne et les États membres se sont engagés à lutter contre la précarité et ont des normes élevées en matière de santé et de sécurité des travailleurs. Cela a été confirmé récemment par le Conseil social de l’UE, à Göteborg où le pilier européen des droits sociaux a été signé.
Un nouvel accord-cadre pour l’emploi qui prend en compte les besoins des travailleurs, leurs droits et améliore santé, la sécurité et le bien-être, et cherche en même temps à renforcer le travail de l’OEB pourrait bien en valoir la peine. Il est préférable de recourir au dialogue social et aux négociations plutôt que d’imposer la précarité.
En tant que fédération ayant des affiliés dans toute l’Europe, y compris dans les administrations et agences publiques (8 millions de membres dans 260 syndicats affiliés), nous trouvons le modèle proposé de mise à disposition des travailleurs à durée déterminée très douteux. Elle augmente les risques de corruption, de portes tournantes et d’intérêts mixtes. Cela mine l’OEB en tant que partie du service public européen dans lequel les citoyens européens peuvent avoir confiance pour son expertise, ses normes élevées et son indépendance. Il pourrait être encore plus difficile de garantir une organisation géographiquement bien équilibrée. Nous vous demandons donc, ainsi qu’au Conseil de l’OEB, de ne pas adopter cet accord-cadre.
Sur une note plus personnelle : l’introduction d’une réforme aussi complète juste avant que le nouveau directeur, M. Campinos prenne ses fonctions démontre une mauvaise administration, et franchement relève du cynisme. Cela rend le travail de M. Campinos d’obtenir un véritable dialogue social impossible, le mettant presque en échec. Nous attendons votre réponse avec impatience. Étant donné qu’il n’a pas toujours été répondu à la correspondance précédente, nous apprécierons que vous puissiez nous informer des normes de réponse aux lettres. Celles de la Commission européenne (réponse dans les 20 jours) semblent raisonnables comme l’a indiqué le Médiateur européen.
Lire l’intégralité de la lettre ici : 20171124 – EPSU – Letter Chair EPO C. Ernst – EN