Élever la droite, empiéter sur les droits

Élever la droite, empiéter sur les droits

Agora #93
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La réélection de Donald Trump au poste de président des États-Unis et la montée des factions d’extrême droite au Parlement européen représentent une changement significatif de la politique mondiale qui pourrait avoir une incidence profonde sur les droits des travailleurs.

Élever la droite, empiéter sur les droits:
Comment les politiques d’extrême droite menacent l’avenir des protections du travail

 

La réélection de Trump et la montée en puissance de la droite en Europe : Une menace pour les droits du travail

La réélection de Donald Trump au poste de président des États-Unis et la montée des factions d’extrême droite au Parlement européen représentent une changement significatif de la politique mondiale qui pourrait avoir une incidence profonde sur les droits des travailleurs. Les deux mouvements politiques ont favorisé la déréglementation et réduit l’intervention du gouvernement, souvent au détriment des protections du travail établies. Nous étudions ici comment ces évolutions pourraient remodeler les droits des travailleurs et affecter le pouvoir syndical aux États-Unis et en Europe.

Historique de la politique du travail et perspectives d’avenir de Trump

Le premier mandat de Donald Trump a marqué une série de changements dans les politiques de l’emploi qui ont fait pencher les échelles en faveur des entreprises et des employeurs. Exemples clés:

  • Réduction de l’éligibilité aux heures supplémentaires : l’administration Trump a révisé les règles déterminant quels salariés peuvent prétendre à la rémunération des heures supplémentaires, en réduisant le nombre de travailleurs éligibles et en favorisant l’épargne de l’employeur par rapport à la compensation des travailleurs[1].
  • Restriction de la négociation collective : les personnes nommées par Trump au Conseil national des relations avec le travail (National Labor Relations Board, NLRB) ont pris des décisions qui ont limité l’influence syndicale. En affaiblissant le NLRB, l’administration a entravé les efforts d’organisation syndicale et a rendu plus difficile pour les travailleurs de plaider en faveur de meilleures conditions de travail[2].
  • Droits des employés fédéraux : l’une des politiques les plus controversées de Trump, « Schedule F », visait à reclasser les employés fédéraux d’une manière qui entraverait la protection de la fonction publique et réduirait la sécurité de l’emploi pour les travailleurs fédéraux[3].

Au cours de son deuxième mandat, Trump a indiqué qu’il poursuivrait des stratégies similaires, en plaidant en faveur de l’extension des lois sur le « droit au travail » qui permettraient aux travailleurs de bénéficier des négociations syndicales sans payer de droits. Cette approche pourrait réduire le financement syndical et rendre encore plus difficile le soutien aux droits des travailleurs par les organisations du travail.

 

[1]Brande is Now, How has the Trump administration changed labour protections? 14 November 2024

[2]New York Magazine, The Real Class War Against Normal People, Sarah Jones, 4 November 2024

[3] Business Today, Problematic…’: Federal workers in America fear mass sackings as Schedule F looms under Donald Trump’s return, 14 November 2024

La montée de l’influence de la droite au Parlement européen

Les élections au Parlement européen de 2024 ont vu des avancées considérables pour les partis d’extrême droite, les plateformes nationalistes et anti-immigration ayant suscité un large soutien. Des partis remarquables, dont le Rassemblement National de France et le Fidesz hongrois, ont renforcé leur présence, ce qui pourrait constituer un BLOC puissant[1].

  • Blocage des politiques progressistes en matière de travail : les députés européens d’extrême droite ont atteint un record de politiques d’opposition visant à améliorer les droits du travail, telles que la réforme du salaire minimum et le renforcement des protections des travailleurs[2].
  • Des programmes de déréglementation et des programmes favorables aux entreprises : ces partis plaident souvent en faveur de programmes favorables aux entreprises, évoquant la nécessité de réduire les obstacles bureaucratiques pour les entreprises. Si elles sont adoptées, de telles politiques pourraient réduire les normes de sécurité sur le lieu de travail, accroître la précarité de l’emploi et saper la protection du travail dans différents secteurs.
  • Politiques sociales conflictuelles : de nombreux partis d’extrême droite sont favorables à des politiques susceptibles d’avoir une incidence disproportionnée sur les travailleurs immigrés, en limitant souvent les protections et en créant des divisions du travail susceptibles d’avoir une incidence sur les salaires et la sécurité de l’emploi pour tous les travailleurs.

 

[1]SWP, Divided But Dangerous: The Fragmented Far-right’s Push for Power in the EU after the 2024 Elections, Max Becker, Nicolai von Ondarza, 1 October 2024

[2] European Economic and Social Committee, Unmasking the far right’s anti-worker agenda, 2024

Implications mondiales pour les droits du travail

La convergence politique des mouvements d’extrême droite aux États-Unis et en Europe suscite des inquiétudes quant aux normes mondiales du travail. Les risques potentiels sont les suivants

  • Déréglementation entraînant une dégradation des normes : Si les deux régions adoptent la déréglementation, les normes sur le lieu de travail telles que la sécurité au travail, les lois sur le salaire minimum et les politiques antidiscriminatoires pourraient être affaiblies, les entreprises privilégiant la réduction des coûts au détriment du bien-être des travailleurs.
  • Réduction du pouvoir des syndicats et des négociations collectives : Les syndicats jouent un rôle essentiel dans la défense des droits des travailleurs, mais les politiques antisyndicales pourraient éroder les négociations collectives. La diminution du nombre de syndiqués est souvent liée à la réduction des avantages sociaux, à la baisse des salaires et à des conditions de travail moins favorables pour les employés.
  • Stagnation des réformes du travail : Les progrès législatifs en matière de droits du travail, tels que les congés familiaux rémunérés ou les mesures anti-discrimination, risquent de bloquer ou de régresser face à l’opposition de l’extrême-droite.

Les syndicats sous le feu !

Comment ces échanges politiques affectent les syndicats

Ces évolutions peuvent affaiblir la capacité des syndicats à défendre les droits des travailleurs, à négocier des salaires équitables et à protéger les conditions de travail :

Contraintes juridiques et réglementaires sur les syndicats

Les dirigeants politiques d’extrême droite, tant aux États-Unis qu’en Europe, ont soutenu des politiques qui restreignent le pouvoir du syndicalisme en limitant les protections juridiques et en réduisant les ressources.

  • Aux Etats-Unis : la volonté de Trump d’étendre les lois sur le « droit au travail » illustre la manière dont ces politiques nuisent aux syndicats. Les lois sur le droit au travail permettent aux travailleurs de bénéficier de contrats syndicaux sans payer de droits, ce qui réduit les fonds syndicaux et complique le fonctionnement efficace des syndicats [1].
  • En Europe : l’extrême droite européenne plaide fréquemment en faveur d’une déréglementation afin de promouvoir des environnements « favorables aux entreprises », souvent au détriment de la protection du travail (Institut syndical européen (ETUI)). Cette tendance pourrait compliquer la tâche des syndicats pour garantir les droits de négociation collective et faire respecter les normes du travail dans l’ensemble de l’UE.

Pouvoir de négociation collective réduit

Les politiques favorisant les entreprises par rapport aux travailleurs affaiblissent le pouvoir de négociation des syndicats, ce qui a une incidence sur les salaires, les avantages et la sécurité de l’emploi.

  • Incidence sur les salaires et les avantages : des études montrent que lorsque l’influence syndicale diminue, les salaires et les avantages des travailleurs en pâtissent également. Par exemple, les travailleurs syndiqués bénéficient généralement de meilleurs salaires et avantages en matière de santé que leurs homologues non-syndiqués[2]. La législation antisyndicale menace d’éroder ces gains, en particulier dans les secteurs où la négociation collective est essentielle pour garantir des salaires et des conditions de travail équitables.
  • Défis sectoriels : les partis d’extrême droite en Europe accordent souvent la priorité à certains secteurs, comme l’industrie manufacturière, par rapport à d’autres, tels que les services sociaux ou l’économie des petits boulots. Ce soutien sélectif fragmente les efforts syndicaux et rend plus difficile la protection des travailleurs vulnérables dans différents secteurs.

Contraintes pesant sur les efforts d’organisation du syndicalisme

Au cours des années qui viennent, l’augmentation des obstacles réglementaires et des mesures de surveillance peut compliquer l’organisation des efforts du syndicalisme.

  • Renforcement de la supervision et des restrictions : les politiques antisyndicales peuvent compliquer le fonctionnement des syndicats, en particulier dans le secteur public. L’ordonnance de l’annexe F de Trump, par exemple, visait à réduire la protection syndicale des employés fédéraux, en limitant leur capacité à s’organiser[3].
  • Obstacles au syndicat dans de nouveaux secteurs : alors que l’économie évolue vers davantage de travail indépendant et de travail à la demande, les syndicats doivent s’adapter pour protéger ces travailleurs. Toutefois, les parties d’extrême droite s’opposent généralement à l’extension de la couverture syndicale à ces domaines, en invoquant la flexibilité économique et les coûts des employeurs.

[1]Communications Workers of America, Trump’s Anti-Worker Record, undated

[2] Axios, There’s a big wealth gap between union and non-union workers, Emily Peck, 20 March 2024

[3] Federal News Network, Trump’s promise to revive Schedule F could become a ‘prompt’ reality, Drew Friedman, 8 November 2024

LES TRAVAILLEURS PRECAIRES EXPLIQUÉS

Les travailleurs précaires sont des personnes qui occupent des emplois flexibles et de courte durée plutôt que les régimes d’emploi traditionnels et de longue durée. Ce type de travail fait généralement partie de l’économie des petits boulots, qui comprend le travail indépendant, contractuel ou à la demande pour lesquels les avantages et les protections de l’emploi à temps plein sont souvent insuffisants. Ces jobs précaires impliquent habituellement des plateformes ou applications numériques, telles que Uber, Lyft, TaskRabbit et Upwork, où les travailleurs sont liés à des clients ou à des consommateurs pour des tâches ou des services individuels.

Perception publique et influence politique

Les discours d’extrême droite décrivent souvent les syndicats comme faisant partie d’un « programme de gauche », ce qui peut avoir une incidence sur le soutien de l’opinion publique aux syndicats et influencer les priorités politiques.

  1. Perception publique polarisée : les partis d’extrême droite placent souvent les syndicats en tant qu’acteurs politiques alignés sur des programmes progressistes, ce qui peut éroder le soutien des travailleurs qui peuvent bénéficier d’une représentation syndicale mais sont sceptiques en raison des affiliations politiques.
  2. Pression politique sur une législation favorable au syndicalisme : avec une représentation d’extrême droite plus forte, le soutien législatif aux politiques pro-syndicaux pourrait diminuer. Les responsables politiques d’extrême droite s’opposent généralement aux politiques qui protègent les syndicats, telles que l’augmentation du salaire minimum ou le soutien aux droits de négociation collective.

Perte potentielle de solidarité internationale

Les syndicats s’appuient souvent sur la collaboration transfrontière pour renforcer leur influence et coordonner leurs efforts en ce qui concerne les normes mondiales du travail. Toutefois, la montée en puissance des politiques nationalistes peut mettre ces relations à rude épreuve.

  • Solidarité transfrontalière réduite : les politiques nationalistes promues par les partis d’extrême droite se concentrent sur les préoccupations locales et non internationales en matière de travail. Il est donc difficile pour les syndicats de former des alliances mondiales et de plaider en faveur des travailleurs par-delà les frontières.
  • Incidence réduite sur la politique du travail de l’UE : l’influence d’extrême droite au Parlement européen pourrait également entraver la réglementation du travail à l’échelle de l’Union, fragmenter le mouvement du travail en Europe et affaiblir la capacité des syndicats à présenter une position unifiée sur les questions liées au travail.

Les prochaines étapes : Faire face à la vague d’extrême droite

Pour contrer les pressions et les défis posés par les politiques d’extrême droite aux États-Unis et en Europe, les syndicats peuvent adopter plusieurs stratégies pour renforcer leur influence, mobiliser le soutien public et protéger les droits des travailleurs dans un environnement politique de plus en plus hostile :

Moderniser les techniques d’organisation pour s’adapter aux nouveaux modèles de travail

À mesure que le travail à la demande et le travail indépendant continuent de croître, les syndicats peuvent élargir leur adhésion et leur influence en adoptant des stratégies d’organisation flexibles et axées sur le numérique qui mobilisent des travailleurs plus jeunes et non traditionnels.

  • Organisation et sensibilisation numériques : l’adoption d’outils numériques, tels que des campagnes en ligne, des mairies virtuelles et des systèmes d’adhésion via les médias sociaux, permet aux syndicats d’atteindre les travailleurs dans des environnements d’emploi éloignés, indépendants et atypiques. Par exemple, l’Union internationale des employés de service (SEIU) a utilisé avec succès des campagnes numériques pour plaider en faveur des droits des travailleurs (Wired).
  • Cibler les nouveaux secteurs : les syndicats devraient étendre leur attention aux secteurs de l’économie des petits boulots, où la protection du travail est minime et où la représentation syndicale est rare. L’Union Syndicale pourrait également œuvrer au sein des institutions de l’UE pour encourager l’adoption de politiques qui permettent aux petits travailleurs d’organiser et de négocier collectivement.

Renforcer la solidarité internationale et la collaboration transfrontalière

La rhétorique d’extrême droite et nationaliste met souvent l’accent sur les priorités locales, mais les syndicats peuvent y remédier en favorisant la solidarité internationale pour construire un front plus fort et unifié.

  • Campagnes et partenariats internationaux : les syndicats peuvent renforcer les relations avec les organisations internationales du travail, afin de coordonner les actions de sensibilisation transfrontalières. Les campagnes collaboratives peuvent contribuer à amplifier les préoccupations des travailleurs et à exercer une pression pour faire respecter les normes du travail, même lorsque les politiques nationales sont difficiles.
  • Soutien aux travailleurs migrants et saisonniers : les politiques nationalistes ciblent souvent le travail migrant, que les syndicats peuvent repousser en défendant les droits des travailleurs migrants, en soulignant leur rôle dans l’économie et en soutenant les politiques en faveur d’un traitement équitable par-delà les frontières.

Renforcer le soutien public aux objectifs du syndicalisme et aux droits des travailleurs

Pour lutter contre le sentiment antisyndical, les syndicats peuvent accroître la transparence, dispenser une éducation sur leur rôle et renforcer le soutien public par l’engagement de la communauté et des médias.

  • Campagnes de sensibilisation du public : en lançant des campagnes publiques qui sensibilisent les travailleurs et le grand public à l’importance des syndicats, de la protection du travail et des salaires équitables, les syndicats peuvent contrer les discours négatifs et obtenir le soutien des travailleurs non syndiqués. L’AFL-CIO, par exemple, mène des campagnes qui soulignent le rôle des syndicats dans la mise en place de conditions de travail équitables pour tous.
  • Sensibilisation ciblée aux médias : l’Union Syndicale et d’autres syndicats peuvent utiliser des plateformes médiatiques pour défendre les droits des travailleurs et lutter contre la désinformation d’extrême droite sur les syndicats. Les histoires qui humanisent les luttes des travailleurs et mettent en évidence les réussites syndicales peuvent favoriser une perception plus positive du public.

Lobbying en faveur des politiques prosyndicales et des alliances transpartites

Le lobbying politique et la création d’alliances avec des partis modérés, centrés et de gauche peuvent aider les syndicats à promouvoir des politiques qui protègent les droits des travailleurs, même dans un contexte de majorité conservatrice ou d’extrême droite.

  • Législation prosyndicaliste et soutien aux politiques : les syndicats devraient œuvrer en faveur de politiques favorables au travail au niveau de l’UE, telles que le renforcement du socle européen des droits sociaux. En travaillant avec des alliés au Parlement européen, ils peuvent plaider en faveur de normes à l’échelle de l’UE qui protègent les droits des travailleurs dans tous les États membres (Commission européenne sur le socle européen des droits sociaux).
  • Création de coalitions interpartites : au sein des parlements nationaux et de l’Union, les syndicats peuvent construire des alliances avec des partis de centre droit ou centristes modérés qui valorisent la protection du travail et la stabilité sociale, créant ainsi un soutien bipartisan aux politiques favorables au travail. (Brussels Labour).

Protéger et renforcer les droits de négociation collective

La négociation collective reste l’un des outils les plus puissants pour les syndicats, et la protection de ces droits est essentielle pour maintenir l’influence syndicale et améliorer les conditions de travail.

  • Défendre la négociation collective dans la législation : les syndicats devraient s’efforcer d’inscrire les droits de négociation collective dans le droit du travail national et de l’UE afin de se protéger contre les efforts visant à affaiblir ces droits au moyen d’une déréglementation. Il s’agit notamment de s’opposer aux lois sur le « droit au travail » aux États-Unis et de plaider en faveur d’une solide protection du travail au sein des États membres de l’UE.
  • Stratégies de négociation innovantes : les syndicats pourraient explorer des stratégies de négociation sectorielles ou à l’échelle de l’industrie, dans lesquelles les conventions collectives s’appliquent à l’ensemble d’un secteur, en veillant à ce qu’un plus grand nombre de travailleurs bénéficient de protections négociées, même dans les secteurs où l’appartenance syndicale est faible.

Plaider en faveur de politiques inclusives qui abordent les programmes nationalistes et anti-travailleurs

Les politiques d’extrême droite sont souvent discriminatoires à l’encontre de certains groupes de travailleurs, et les syndicats peuvent contrer ces programmes en plaidant en faveur de politiques du travail inclusives et équitables.

  • Soutien aux mesures de lutte contre la discrimination : les syndicats devraient soutenir les politiques qui protègent les travailleurs vulnérables, y compris les immigrés, les femmes, les personnes LGBTIQ et les minorités, qui sont souvent touchés de manière disproportionnée par la législation nationaliste et anti-travailleurs. Les syndicats pourraient promouvoir des politiques du travail inclusives qui protègent divers groupes de travailleurs dans l’ensemble de l’UE (politiques de lutte contre la discrimination de la Commission européenne).
  • Arguments économiques pour des pratiques de travail équitables : la présentation d’éléments prouvant que des pratiques de travail équitables contribuent à la stabilité et à la productivité de la main-d’œuvre peut contrecarrer les arguments antisyndicaux. Des études montrent que les pays bénéficiant d’une solide protection du travail disposent d’économies plus solides, de taux de rotation plus faibles et d’une productivité plus élevée[1].

[1]Harvard Law Review, On Constructing a Stronger Right to Strike Through Comparative Labor Law, David J. Doorey, 4 January 2024

Conclusion

La montée de l’influence politique d’extrême droite aux États-Unis et en Europe pose d’importants défis en matière de droits des travailleurs, de pouvoir syndical et de protection des travailleurs. Les politiques favorisant la déréglementation, le sentiment antisyndical et la hiérarchisation des intérêts des entreprises risquent d’éroder les gains durement obtenus par les travailleurs et les syndicats au fil des décennies. Les syndicats, confrontés à des pressions politiques et réglementaires, doivent s’adapter en modernisant leurs efforts d’organisation, en favorisant la solidarité internationale et en établissant des alliances par-delà les fractures politiques. La protection des droits des travailleurs dans ce paysage évolutif nécessitera un soutien public fort, des approches innovantes et un engagement en faveur de politiques inclusives qui défendent des salaires équitables, la sécurité de l’emploi et un traitement équitable pour tous les travailleurs. À mesure que les syndicats s’accroissent pour relever ces défis, leur défense continue sera essentielle pour préserver les droits et la dignité des travailleurs dans un monde de plus en plus polarisé.

Isidoros TSOUROS

A PROPOS DE L’AUTEUR

Isidoros Tsouros a assumé le rôle d’assistant de recherche à l’EUAA en 2019. Avec plus de 25 ans d’expérience en tant que professionnel du droit, il a eu une carrière remarquable et a été élu président d’un ordre juridique grec à deux reprises.

En 2022, il est élu au comité exécutif USB en tant que représentant de la section «Agences». Depuis mai 2024, il préside le comité du personnel de l’AUEA.

Cet article reflète sa perspective syndicale et est rédigé en cette qualité.