L’IA ne doit pas remplacer les humains : l’Union Syndicale Fédérale soutient l’appel de la FSESP en faveur de la propriété publique et de la participation des travailleurs à la stratégie de l’UE en matière d’IA
Au moment où la Commission européenne s’apprête à lancer sa « stratégie en matière d’intelligence artificielle », l’Union Syndicale Fédérale (USF), en tant qu’affiliée de la FSESP, soutient pleinement le message fort adressé par la FSESP à la Commission : l’intelligence artificielle ne doit pas remplacer les travailleurs — et certainement pas sans consultation, protection et planification adéquates.
Sans un plan de transition clair et inclusif, le risque est bien réel que la Commission ou d’autres institutions présentent un jour des plans d’action prévoyant la suppression de 10 à 20 % des postes, en invoquant l’IA comme justification. Cela refléterait des situations précédentes, comme le passage soudain au télétravail pendant la crise du COVID-19, qui était autrefois abstrait et qui est rapidement devenu permanent, conduisant à des décisions structurelles majeures telles que la vente d’immeubles de bureaux de l’UE. L’USF met en garde contre le fait que nous ne devons pas nous laisser surprendre à nouveau.
Ce serait une grave erreur de croire que seuls les employés moins qualifiés ou le personnel spécialisé sont menacés. Le rythme effréné du développement de l’IA signifie qu’aucun emploi ne peut être considéré comme totalement sûr, qu’il s’agisse des avocats, des économistes, des statisticiens ou des assistants. Nous invitons nos collègues, y compris le personnel administratif, à prendre conscience que cette question nous concerne tous. L’IA ne concerne pas seulement l’automatisation des tâches routinières, elle touche également de plus en plus les rôles intellectuels complexes.
Trop souvent, les changements technologiques sont introduits de manière descendante, avec peu ou pas de participation des travailleurs qui seront finalement amenés à utiliser ces outils. Nous insistons fortement sur le fait que le personnel doit être consulté dès le début. Il ne s’agit pas seulement d’une question de pratique démocratique sur le lieu de travail, mais aussi d’un élément essentiel pour instaurer la confiance, l’appropriation et la coopération nécessaires à une intégration éthique et efficace de l’IA dans les services publics.


