1. En quoi consiste un trouble mental ?
Les troubles mentaux affectent la pensée, l’état émotionnel et le comportement d’une personne. Ils perturbent la capacité à travailler et à s’engager dans des relations significatives. Une personne sur deux souffrira d’une maladie mentale au cours de sa vie et une personne sur cinq, au cours d’une année donnée, souffrira d’un trouble mental diagnostiqué comme l’anxiété, la dépression ou la toxicomanie. De nombreuses personnes ne cherchent pas à obtenir une aide professionnelle. Pourtant, une intervention précoce est essentielle : plus elle est retardée, plus le rétablissement est difficile.
2. Qu’est-ce qu’un intervenant de première ligne ?
Le « Mental Health First Aider » (MHFAider) est un facilitateur dont le rôle est d’ouvrir le dialogue avec la personne en difficulté. Ce n’est pas un spécialiste de la santé mentale mais il est présent pour encourager et soutenir la personne sans lui donner d’instructions sur ce qu’elle doit faire. L’intervenant de première ligne sait comment aborder la personne, comment lui fournir des contacts utiles et comment la motiver à chercher de l’aide. La Commission a récemment formé plus de 100 membres du personnel de différentes DG et services pour qu’ils deviennent des MHFAiders et elle va en former encore plus dans les prochaines années.
3. En pratique, que fait un intervenant de première ligne ?
Le MHFAider approche la personne, évalue l’aide dont elle a besoin et l’assiste en cas de crise. Il/elle l’écoute très attentivement et communique avec elle en utilisant les bons mots (rassurants, sans jugement). L’intervenant de première ligne apporte un soutien, fournit des informations, peut encourager à faire appel à un professionnel approprié et informe sur les autres types de soutien qui peuvent être prodigués.
4. Pourquoi pensez-vous que la santé mentale sur le lieu de travail est importante ?
La santé mentale est extrêmement importante pour le bien-être des individus. Une personne, c’est un travailleur mais c’est aussi beaucoup d’autres choses en même temps : c’est une mère, un frère, un mari, un enfant. Les personnes atteintes de troubles mentaux ne sont pas toujours capables de mettre des mots sur les causes de leurs problèmes. Il leur est difficile de réaliser qu’elles ont besoin d’aide et cela peut également avoir un impact sur leur vie professionnelle. La détection précoce des troubles mentaux et les mesures d’accompagnement visant à sensibiliser les personnes qui en souffrent sont essentielles pour notre organisation. Elles devraient être renforcées et améliorées. C’est pourquoi l’initiative de la Commission de mettre en place un réseau de médiateurs en santé mentale (MHFA)devrait être applaudie.
5. Pourquoi avez-vous décidé de devenir un intervenant de première ligne en santé mentale ?
En tant que représentante du personnel, je suis régulièrement en contact avec des collègues souffrant de situations stressantes qui peuvent avoir des conséquences sur leur santé mentale. La plupart du temps, je peux leur offrir un soutien et des conseils. D’autres fois, l’intervention de services spécialisés (service médical, service psychosocial, psychologues, psychiatres) est nécessaire et je dois réorienter les personnes vers ces services. Je dispose d’un certain nombre d’outils grâce à mes formations antérieures (coaching, y compris coaching systémique, PNL, connaissance du statut et de ses décisions d’application). Devenir un « Mental Health First Aider » a été pour moi l’occasion de développer davantage mes compétences pour soutenir le personnel.
6. Quel type de compétences l’intervenant doit-il posséder ?
Il doit être capable d’écouter, d’exprimer de l’empathie tout en gardant suffisamment de distance par rapport à la situation que vit la personne, afin de ne pas s’impliquer émotionnellement. Il doit être conscient qu’il s’agit de questions sensibles et rester aussi objectif que possible. Il est essentiel de rassurer la personne dans un premier temps. L’intervenant ne doit pas s’écarter de l’objectif final : détecter les symptômes de la maladie et adresser la personne à des professionnels.
7. Que signifie la confidentialité pour un intervenant de première ligne et y a-t-il des occasions où elle pourrait être rompue ?
Les questions relatives au personnel sont confidentielles par définition. Cependant, il peut y avoir des occasions, lorsque la sécurité de la personne est en danger par exemple, où la confidentialité peut être rompue. Dans ce cas, la nécessité d’agir peut en justifier la rupture.
8. Que faites-vous pour prendre soin de votre propre santé mentale ?
Comme beaucoup de personnes franches, mon esprit et mon comportement sont toujours alignés. Je considère cela comme une force pour ma santé mentale car cela me donne une paix intérieure. De plus, j’essaie de canaliser mon énergie en aidant les gens, en faisant du bénévolat, en militant dans les syndicats et en m’engageant socialement. Je prends soin de mon corps et pratique régulièrement une activité physique. J’ai également recours à la méditation, que je trouve très utile. Je profite du moment présent et de ce que la vie m’apporte.